lundi 31 mai 2010

prédication donnée à La Ciotat le 30 Mai 2010

Proverbes 8 versets 22 à 31, Jean 16 versets 12 et 13, Romains 5 versets 1 à 5

Après Pentecôte, voilà des textes qui de nouveau ont pour thème l’esprit saint.
Bien sûr la sagesse, Sophie en grec, ne semble pas, de prime abord, pouvoir être assimilée à l’esprit saint.
Pourtant les deux sont issus directement d’une partition de Dieu, tous deux émanent de Dieu.
Le pope Olivier Clément définit ainsi la sagesse ;
« La sagesse est une réalité mystérieuse cachée au cœur du monde et qui lui donne son sens. Elle se révèle, à ceux qui la cherchent de tout leur cœur et de toute leur intelligence. »
Le livre de la sagesse, rédigé vers -30 AJC, évoque la sagesse en ces termes, dans le chapitre 7 versets 22 à 30 ;
« car il y a en elle un esprit intelligent, saint, unique, multiple, subtil, mobile, distinct, sans tache, clair, inaltérable, aimant le bien, diligent, indépendant, bienfaisant, ami de l’homme, ferme , assuré, tranquille, qui peut tout, surveille tout, et pénètre tous les esprits, les intelligents, les purs, les plus subtils.
Aussi la sagesse est-elle plus mobile qu’aucun mouvement, à cause de sa pureté, elle passe et pénètre à travers tout.
Elle est une effluve de la puissance de Dieu, une pure irradiation de la gloire du tout puissant ; c’est pourquoi nulle souillure ne se glisse en elle.
Elle est un reflet de la lumière éternelle, un miroir sans tache de l’activité de Dieu et une image de sa bonté. Comme elle est unique elle peut tout ; demeurant en elle-même, elle renouvelle l’univers et au long des âges, elle passe dans les âmes saintes pour former des amis de Dieu et des prophètes, car seuls sont aimés de Dieu ceux qui partagent l’intimité de la sagesse.
Elle est plus radieuse que le soleil et surpasse toute constellation.
Comparée à la lumière, sa supériorité éclate, la nuit succède à la lumière, mais le mal ne prévaut pas sur la sagesse ».
Dans le chapitre 7, la sagesse est qualifiée du terme merveilleux « d’artisane de l’univers »
Pour résumer, la sagesse est, une effluve de la puissance de Dieu, elle est l’artisane de l’univers.
Irénée évêque de Lyon s’exclame vers 170 dans le traité contre les hérésies :
« Comme si Dieu n’avait pas ses mains à lui ! De toute éternité, il a auprès de lui le verbe et la sagesse, le fils et l’esprit.
C’est par eux et en eux qu’il fait toutes choses »
Pour Irénée, sagesse et esprit se confondent et constituent la troisième entité de la trinité.
Je ne résiste pas au plaisir de citer une nouvelle fois le pope Olivier Clément :
« L’esprit est le Dieu secret, le Dieu intérieur, plus profond que notre plus grande profondeur. Il donne vie à toutes choses et nous le respirons sans le savoir, lui la respiration de Dieu dans celle du monde, dans celle de l’homme ».
L’esprit donne un surcroit d’énergie vitale à toutes les créatures comme le démontre sans ambiguïté la transformation des disciples le jour de Pentecôte.
Ils sont recréés et leur respiration est comme celle d’une petite fille dansant face à Dieu en tout temps, jouant avec le monde avec sa terre et trouvant ses délices avec les fils de l’humain.
La sagesse, l’artisane de l’univers a le pouvoir de concevoir, de transformer, de transmuter.
Quand Paul affirme « l’amour de Dieu a été répandu dans notre cœur par l’esprit saint qui nous a été donné »
Il annonce par là que le changement radical, si inlassablement annoncé par Christ, est pris en charge par l’esprit saint répandu en nous.
Mais me direz-vous, l’esprit saint a habité Abraham, Moïse et les prophètes, mais aussi Zacharie, Elisabeth, Jean le baptiste, Siméon et aussi Jésus qui le reçoit à son baptême.
Tous les hommes sont en fait habités par l’esprit, c’est le signe de la trace de Dieu en eux, et cela est affirmé aussi dans l’ancien testament.
Pensons au tableau de la création de l’homme à la chapelle Sixtine peint par Michel Ange.
Le doigt tendu de Dieu délègue à Adam une part de sa puissance spirituelle.
Jean nous permet de mieux comprendre tout cela.
Citons Jean 7 versets 37 à 39 « Il n’y avait pas encore d’esprit puisque Jésus n’avait pas encore été glorifié »
Clairement l’esprit transmis par Jésus est d’une nature nouvelle, fruit de sa mission.
L’alliance nouvelle en Christ est scellée par l’effusion d’un esprit saint accordé à l’homme sans mesure,
Comme il est dit en Jean 3 verset 33
« Car celui que Dieu a envoyé dit la parole de Dieu, parce qu’il donne l’esprit sans mesure »
Cet épanchement sans retenue est vécu dans la joie par ceux qui l’accueillent car la grâce de Dieu est inconditionnelle.
Tel fut le cas pour Jésus lui même, comme l’atteste ce texte de l’évangile de Luc (10 verset 21)
« à ce moment il fut transporté d’allégresse sous l’action de l’esprit saint et il dit je te célèbre père »
Il en fut de même pour les disciples le jour de la Pentecôte, comme grisés par du vin doux.
Ainsi le saint esprit est transmis en plénitude par Jésus, sans restriction aucune.
C’est cela la nouvelle alliance un engagement total de Dieu.
Et cet engagement se produit après la pire des infamies de l’humanité.
Mais là ou le péché abonde la grâce surabonde comme l’indique Paul.
L’amour insondable de Dieu révélé par Jésus triomphe.
De façon très subtile dans le texte objet de la prédication tiré du livre des proverbes, les versets 30 et 31 sont au présent contrairement au reste du texte qui est au passé.
Effectivement aujourd’hui la sagesse est près de Dieu, elle est l’enfant qui gambade, joue avec le monde et fait sa délectation en trouvant ses délices avec les fils de l’homme.
Oui vraiment la sagesse continue à informer le monde et les hommes pour les transformer, la création se continue ainsi sans cesse au rythme de la respiration de Dieu.
Quelle bonne nouvelle ! Dieu crée dans la délectation et son but est de modeler le monde avec amour pour construire son royaume, à un terme que nous sommes incapables d’imaginer et qu’une petite infante jouant et dansant contribue à établir.
Pour le coup vous devez penser que le prédicateur de ce jour est atteint du syndrome de Pentecôte, un délire debout lui faisant perdre tout entendement, une rupture des circuits nerveux lié à une surtension.
Et pourtant pour ma défense je vais vous livrer les raisons de mon émerveillement.
La sagesse est intelligence et elle encourage l’homme à faire preuve, lui aussi, d’intelligence.
Les scientifiques depuis deux siècles ont exploré l’infiniment petit et l’infiniment grand, ont élaboré des théories cernant de mieux en mieux la réalité du monde.
Les résultats sont proprement stupéfiants et déroutants.
Ainsi Grichka Bogdanov écrit-il :
« Désormais les physiciens pensent que les particules élémentaires, loin d’être des objets, sont en réalité le résultat toujours provisoire d’interactions incessantes entre des champs immatériels. L’étoffe des choses, le substrat ultime, n’est pas matériel, mais abstrait, une idée pure. »
Ces champs seraient orientés par un champ directeur. Par la sagesse peut être ?
Voyez un vol d’étourneau ou un banc de poissons, arrive un prédateur et d’un seul coup les milliers d’individus, avec une vitesse de réponse supérieure à celle d’un influx nerveux, se retrouvent virer dans la même direction et ce sans se percuter.
Ils sont dans un champ qui les baigne et les oriente comme la limaille de fer l’est dans un champ magnétique.
Vous connaissez le bing bang créateur de l’univers il y a 15 milliards d’années, avant le temps du mur de Planck soit 10 -43 secondes rien ne peut être connu.
A ce stade tout l’univers était rassemblé dans une sphère de diamètre 10 -33 cm, la température était de 10 32 degrés. Il y avait dans ce contexte une seule force (au lieu des 4 du monde actuel).
Les quelques 15 constantes cosmologiques, connues avec précision règlent notre monde, à 10-43secondes elles n’étaient pas encore fixées, par exemple, la constante de gravitation, la vitesse de la lumière, le zéro absolu, la constante de Planck…
Si une seule de ces constantes avait varié par rapport à leur valeur actuelle l’univers tel que nous connaissons n’aurait pu apparaître.
Le philosophe Jean Guitton peut ainsi écrire :
« Si l’univers existe tel que nous le connaissons, c’est bien pour permettre à la vie et à la conscience de se développer. Notre existence était, en quelque sorte, minutieusement programmée dès le début, 10-43secondes après l’explosion primordiale.
Tout ce qui m’entoure, depuis le spectacle des étoiles jusqu’aux arbres qui ornent le jardin du Luxembourg, tout cela existait en germe dans l’univers minuscules du début : l’univers savait que l’homme viendrait à son heure ».
L’intuition du rédacteur des proverbes, est stupéfiante dans le cadre des connaissances de l’époque.
Il fallait, en effet, que la sagesse « artisane de l’univers » fut engendrée en tête de la route choisie par Dieu quand il n’avait encore fait ni la terre, ni les espaces, ni le premier grain de la poussière du monde !
Avant le bing bang, il n’y avait pas de temps, l’ensemble était, selon l’expression des physiciens, symétrique, en équilibre.
Une rupture de symétrie a engendré le temps et l’expansion de l’univers.
Cette rupture est attestée, il y a infiniment plus de matière que d’anti matière dans l’univers actuel.
Les particules de matière et d’antimatière s’annihilent, l’excès de matière était à 10-43secondes de l’ordre d’une particule de matière par milliard de particules.
C’est cet excès infime, cette rupture de symétrie qui a déclenché la fantastique histoire de l’univers.
Quelle est la cause de ce déséquilibre fondateur ?
Est-ce la partition de Dieu en sagesse et verbe, est ce l’acte fondateur de la trinité créant la rupture de symétrie et le début du temps ?
Le doigt invisible de Dieu ou le champ directeur qui orchestre le concert du monde.
Le créateur se réjouit de son idée qui induit l’immensité de sa création. Il se réjouit comme le fait une mère mettant au monde son enfant ou un artiste contemplant son œuvre.
Les enfants s’enchantent d’un feu d’artifice, le bébé rit aux larmes devant un poussin.
Retrouvant l’enfance et son innocence, je pleure d’émotion en écoutant Ich habe genug de Bach ou Barbara, en lisant Federico Garcia Lorca ou les poèmes d’Isaïe.
Sans parler du bonheur d’aimer, de la plénitude aussi qu’apporte un regard d’amour, un geste de tendresse, un sourire esquissé, un regard attentif que je n’attendais plus.
Certains stimuli, des ondes, font résonner mon être comme si l’esprit saint qui est en moi exultait de bonheur. Ces moments là jalonnent ma route et valident mon parcours.
Nous avons le pouvoir de nous émerveiller, pour ne pas dire le devoir, car nous baignons dans un flux d’amour nous portant en dépit de multiples flux contraires.
Car comme le disait Albert Schweitzer
« Chaque esprit humain est comme une vague que l’esprit infini de Dieu pousse et fait déferler par-dessus les rives de la vie naturelle »
Frères et sœurs, une petite fille, une petite Sophie, aspire à danser en nous pour nous griser de bonheur, laissons lui le soin de nous guider sur le chemin ouvert par Jésus.
Amen

mardi 25 mai 2010

prédication du 30 mai à La Ciotat

Proverbes 8 versets 22 à 31, Jean 16 versets 12 et 13, Romains 5 versets 1 à 5

Après Pentecôte, voilà des textes qui de nouveau ont pour thème l’esprit saint.
Bien sûr la sagesse ne semble pas, de prime abord, pouvoir être assimilée à l’esprit saint.
Pourtant les deux sont issus directement d’une partition de Dieu, tous deux émanent de Dieu.
Le pope Olivier Clément définit ainsi la sagesse ;
« La sagesse est une réalité mystérieuse cachée au cœur du monde et qui lui donne son sens. Elle se révèle, à ceux qui la cherchent de tout leur cœur et de toute leur intelligence. »
Le livre de la sagesse, rédigé vers -30 AJC, évoque la sagesse en ces termes, dans le chapitre 7 versets 22 à 30 ;
« car il y a en elle un esprit intelligent, saint, unique, multiple, subtil, mobile, distinct, sans tache, clair, inaltérable, aimant le bien, diligent, indépendant, bienfaisant, ami de l’homme, ferme , assuré, tranquille, qui peut tout, surveille tout, et pénètre tous les esprits, les intelligents, les purs, les plus subtils.
Aussi la sagesse est-elle plus mobile qu’aucun mouvement, à cause de sa pureté, elle passe et pénètre à travers tout.
Elle est une effluve de la puissance de Dieu, une pure irradiation de la gloire du tout puissant ; c’est pourquoi nulle souillure ne se glisse en elle.
Elle est un reflet de la lumière éternelle, un miroir sans tache de l’activité de Dieu et une image de sa bonté. Comme elle est unique elle peut tout ; demeurant en elle-même, elle renouvelle l’univers et au long des âges, elle passe dans les âmes saintes pour former des amis de Dieu et des prophètes, car seuls sont aimés de Dieu ceux qui partagent l’intimité de la sagesse.
Elle est plus radieuse que le soleil et surpasse toute constellation.
Comparée à la lumière, sa supériorité éclate, la nuit succède à la lumière, mais le mal ne prévaut pas sur la sagesse ».
Dans le chapitre 7, la sagesse est qualifiée du terme merveilleux « d’artisane de l’univers »
Pour résumer, la sagesse est, une effluve de la puissance de Dieu, elle est l’artisane de l’univers.
Irénée évêque de Lyon s’exclame vers 170 dans le traité contre les hérésies :
« Comme si Dieu n’avait pas ses mains à lui ! De toute éternité, il a auprès de lui le verbe et la sagesse, le fils et l’esprit.
C’est par eux et en eux qu’il fait toutes choses »
Pour Irénée, sagesse et esprit se confondent et constituent la troisième entité de la trinité.
Je ne résiste pas au plaisir de citer une nouvelle fois le pope Olivier Clément :
« L’esprit est le Dieu secret, le Dieu intérieur, plus profond que notre plus grande profondeur. Il donne vie à toutes choses et nous le respirons sans le savoir, lui la respiration de Dieu dans celle du monde, dans celle de l’homme ».
L’esprit donne un surcroit d’énergie vitale à toutes les créatures comme le démontre sans ambiguïté la transformation des disciples le jour de Pentecôte.
Ils sont recréés et leur respiration est comme celle d’une petite fille dansant face à Dieu en tout temps, jouant avec le monde avec sa terre et trouvant ses délices avec les fils de l’humain.
La sagesse, l’artisane de l’univers a le pouvoir de concevoir, de transformer, de transmuter.
Quand Paul affirme « l’amour de Dieu a été répandu dans notre cœur par l’esprit saint qui nous a été donné »
il annonce par là que le changement radical, si inlassablement annoncé par Christ, est pris en charge par l’esprit saint répandu en nous.
Mais me direz-vous, l’esprit saint a habité Abraham, Moïse et les prophètes, mais aussi Zacharie, Elisabeth, Jean le baptiste, Siméon et aussi Jésus qui le reçoit à son baptême.
Tous les hommes sont en fait habités par l’esprit, c’est le signe de la trace de Dieu en eux, et cela est affirmé aussi dans l’ancien testament.
Pensons au tableau de la création de l’homme à la chapelle Sixtine peint par Michel Ange.
Le doigt tendu de Dieu délègue à Adam une part de sa puissance spirituelle.
Jean nous permet de mieux comprendre tout cela.
Citons Jean 7 versets 37 à 39 « Il n’y avait pas encore d’esprit puisque Jésus n’avait pas encore été glorifié »
Clairement l’esprit transmis par Jésus est d’une nature nouvelle, fruit de sa mission.
L’alliance nouvelle en Christ est scellée par l’effusion d’un esprit saint accordé à l’homme sans mesure,
Comme il est dit en Jean 3 verset 33
« Car celui que Dieu a envoyé dit la parole de Dieu, parce qu’il donne l’esprit sans mesure »
Cet épanchement sans retenue est vécu dans la joie par ceux qui l’accueillent car la grace de Dieu est inconditionnelle.
Tel fut le cas pour Jésus lui même, comme l’atteste ce texte de l’évangile de Luc (10 verset 21)
« à ce moment il fut transporté d’allégresse sous l’action de l’esprit saint et il dit je te célèbre père »
Il en fut de même pour les disciples le jour de la Pentecôte, comme grisés par du vin doux.
Ainsi le saint esprit est transmis en plénitude par Jésus, sans restriction aucune.
C’est cela la nouvelle alliance un engagement total de Dieu.
Et cet engagement se produit après la pire des infamies de l’humanité.
Mais là ou le péché abonde la grâce surabonde comme l’indique Paul.
L’amour insondable de Dieu révélé par Jésus triomphe.
De façon très subtile dans le texte objet de la prédication tiré du livre des proverbes, les versets 30 et 31 sont au présent contrairement au reste du texte qui est au passé.
Effectivement aujourd’hui la sagesse est près de Dieu, elle est l’enfant qui gambade, joue avec le monde et fait sa délectation en trouvant ses délices avec les fils de l’homme.
Oui vraiment la sagesse continue à informer le monde et les hommes pour les transformer, la création se continue ainsi sans cesse au rythme de la respiration de Dieu.
Quelle bonne nouvelle ! Dieu crée dans la délectation et son but est de modeler le monde avec amour pour construire son royaume, à un terme que nous sommes incapables d’imaginer et qu’une petite infante jouant et dansant contribue à établir.
Pour le coup vous devez penser que le prédicateur de ce jour est atteint du syndrome de Pentecôte, un délire debout lui faisant perdre tout entendement, une rupture des circuits nerveux lié à une surtension.
Et pourtant pour ma défense je vais vous livrer les raisons de mon émerveillement.
La sagesse est intelligence et elle encourage l’homme à faire preuve, lui aussi, d’intelligence.
Les scientifiques depuis deux siècles ont exploré l’infiniment petit et l’infiniment grand, ont élaboré des théories cernant de mieux en mieux la réalité du monde.
Les résultats sont proprement stupéfiants et déroutants.
Ainsi Grichka Bogdanov écrit-il :
« Désormais les physiciens pensent que les particules élémentaires, loin d’être des objets, sont en réalité le résultat toujours provisoire d’interactions incessantes entre des champs immatériels. L’étoffe des choses, le substrat ultime, n’est pas matériel, mais abstrait, une idée pure. »
Ces champs seraient orientés par un champ directeur. Par la sagesse peut être ?
Voyez un vol d’étourneau ou un banc de poissons, arrive un prédateur et d’un seul coup les milliers d’individus, avec une vitesse de réponse supérieure à celle d’un influx nerveux, se retrouvent virer dans la même direction et ce sans se percuter.
Ils sont dans un champ qui les baigne et les oriente comme la limaille de fer l’est dans un champ magnétique.
Vous connaissez le bing bang créateur de l’univers il y a 15 milliards d’années, avant le temps du mur de Planck soit 10 -43 secondes rien ne peut être connu.
A ce stade tout l’univers était rassemblé dans une sphère de diamètre 10 -33cm, la température était de 10 -32 degrés. Il y avait dans ce contexte une seule force (au lieu des 4 du monde actuel).
Les quelques 15 constantes cosmologiques, connues avec précision règlent notre monde, à 10-43secondes elles n’étaient pas encore fixées, par exemple, la constante de gravitation, la vitesse de la lumière, le zéro absolu, la constante de Planck…
Si une seule de ces constantes avait varié par rapport à leur valeur actuelle l’univers tel que nous connaissons n’aurait pu apparaître.
Le philosophe Jean Guitton peut ainsi écrire :
« Si l’univers existe tel que nous le connaissons, c’est bien pour permettre à la vie et à la conscience de se développer. Notre existence était, en quelque sorte, minutieusement programmée dès le début, 10-43secondes après l’explosion primordiale.
Tout ce qui m’entoure, depuis le spectacle des étoiles jusqu’aux arbres qui ornent le jardin du Luxembourg, tout cela existait en germe dans l’univers minuscules du début : l’univers savait que l’homme viendrait à son heure ».
L’intuition du rédacteur des proverbes, est stupéfiante dans le cadre des connaissances de l’époque.
Il fallait, en effet, que la sagesse « artisane de l’univers » fut engendrée en tête de la route choisie par Dieu quand il n’avait encore fait ni la terre, ni les espaces, ni le premier grain de la poussière du monde !
Avant le bing bang, il n’y avait pas de temps, l’ensemble était, selon l’expression des physiciens, symétrique, en équilibre.
Une rupture de symétrie a engendré le temps et l’expansion de l’univers.
Cette rupture est attestée, il y a infiniment plus de matière que d’anti matière dans l’univers actuel.
Les particules de matière et d’antimatière s’annihilent, l’excès de matière était à 10-43secondes de l’ordre d’une particule de matière par milliard de particules.
C’est cet excès infime, cette rupture de symétrie qui a déclenché la fantastique histoire de l’univers.
Quelle est la cause de ce déséquilibre fondateur ?
Est-ce la partition de Dieu en sagesse et verbe, est ce l’acte fondateur de la trinité créant la rupture de symétrie et le début du temps ?
Le doigt invisible de Dieu ou le champ directeur qui orchestre le concert du monde.
Le créateur se réjouit de son idée qui induit l’immensité de sa création. Il se réjouit comme le fait une mère mettant au monde son enfant ou un artiste contemplant son œuvre.
Les enfants s’enchantent d’un feu d’artifice, le bébé rit aux larmes devant un poussin.
Retrouvant l’enfance et son innocence, je pleure d’émotion en écoutant Ich habe genug de Bach ou Barbara, en lisant Fédérico Garcia Lorca ou les poèmes d’Isaïe.
Sans parler du bonheur d’aimer, de la plénitude aussi qu’apporte un regard d’amour, un geste de tendresse, un sourire esquissé, un regard attentif que je n’attendais plus.
Certains stimuli, des ondes, font résonner mon être comme si l’esprit saint qui est en moi exultait de bonheur. Ces moments là jalonnent ma route et valident mon parcours.
Nous avons le pouvoir de nous émerveiller, pour ne pas dire le devoir, car nous baignons dans un flux d’amour nous portant en dépit de multiples flux contraires.
Car comme le disait Albert Schweitzer
« chaque esprit humain est comme une vague que l’esprit infini de Dieu pousse et fait déferler par-dessus les rives de la vie naturelle »
Frères et sœurs, une petite fille aspire à danser en nous pour nous griser de bonheur, laissons lui le soin de nous guider sur le chemin ouvert par Jésus.
Amen