lundi 18 novembre 2013

Prédication sur la vie donnée à Aubagne, La Ciotat et Marseille Magnan

Prédication sur la vie

Je suis le chemin, la vérité et la vie, nul ne vient au père que par moi.
Ce texte tiré de l’évangile de Jean (Jean 14 6), a constitué le thème de ma réflexion automnale.
Ma dernière prédication portait sur ce que signifie « la vérité », j’aimerais maintenant vous faire partager mes réflexions sur ce qui concerne « la vie ».
Je lirai successivement 3 textes, chacun d’entre eux apporte une information que je tenterai d’expliciter.
Le premier d’entre eux est tiré de l’ancien testament,  il s’agit de Deutéronome 30 15 à 20. Moïse est au seuil de la terre promise, Dieu lui a interdit d’y entrer, il va donc mourir,  il livre ici sa dernière injonction au peuple d’Israël qu’il tutoie.

Vois, je mets aujourd’hui devant toi la vie et le bien, la mort et le mal.
Car je te prescris aujourd’hui d’aimer l’Eternel, ton Dieu, de marcher dans ses voies, et d’observer ses commandements, ses lois et ses ordonnances, afin que tu vives et que tu te multiplies, et que l’Eternel, ton Dieu, te bénisse dans le pays dont tu vas entrer en possession. Mais si ton cœur se détourne, si tu n’obéis point, et si tu te laisses entraîner à te prosterner devant d’autres dieux et à les servir, je vous déclare aujourd’hui que vous périrez, que vous ne prolongerez point vos jours dans le pays dont vous allez entrer en possession, après avoir passé le Jourdain. J’en prends aujourd’hui à témoin contre vous le ciel et la terre : j’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction.
Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité, pour aimer l’Eternel, ton Dieu, pour obéir à sa voix, et pour t’attacher à lui : car de cela dépendent ta vie et la prolongation de tes jours, et c’est ainsi que tu pourras demeurer dans le pays que l’Eternel a juré de donner à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob.”

Cet extrait du discours de Moïse est typique de la vision de la vie par les Hébreux.
La vie d’un homme s’arrête à sa mort, sa fidélité aux commandements de Dieu ne peut que rallonger ses jours sur cette terre.
Par contre la vie se poursuit dans la postérité, la descendance.
La personne s’efface en quelque sorte au profit du peuple, bénédictions et malédictions concernent l’ensemble du peuple élu.
Il y a dans ce discours une dynamique admirable.
Ce vieillard qu’est Moïse est seul en face de son peuple, comme le dit avec emphase Alfred de Vigny qui place cette phrase dans la bouche de Moïse
« M'enveloppant alors de la colonne noire,
J'ai marché devant tous, triste et seul dans ma gloire,
Et j'ai dit dans mon cœur : Que vouloir à présent ?
Pour dormir sur un sein mon front est trop pesant,
Ma main laisse l'effroi sur la main qu'elle touche,
L'orage est dans ma voix, l'éclair est sur ma bouche ;
Aussi, loin de m'aimer, voilà qu'ils tremblent tous,
Et, quand j'ouvre les bras, on tombe à mes genoux.
Ô Seigneur ! J’ai vécu puissant et solitaire,
Laissez-moi m'endormir du sommeil de la terre !
Toute la vie de Moïse consacrée à Dieu et à son peuple se termine par un cri « choisis la vie afin que tu vives »
Moïse  dispose encore du souffle qui a cadencé sa vie.
Cette vie c’est le souffle de Dieu  comme dit dans la Genèse (Gen 2-7)
«  Dieu souffle dans ses narines un souffle de vie et l’homme devient un être vivant »
Et ce souffle gonfle les poumons et initie le rythme de l’expiration respiration, le sang pulsé à quelques 60 battements par minute,  à son tour s’alimente en oxygène et parcourt la moindre cellule pour la dynamiser. Et l’organisme puise là l’énergie nécessaire à son mouvement.
Le peuple  élu a été vivifié, il est sorti de sa servitude, il a marché 40 ans, constamment en mouvement, rétif, enfantin parfois, mais mu par un Moïse chantre de son Dieu en dépit de son bégaiement.
Le souffle, le sang, le cœur qui bat, Dieu vient nous habiter pour nous mouvoir selon son rythme.
Les Hébreux ont fendu les eaux, le peuple Hébreux  a été accouché par Dieu, expulsé de la matrice Egyptienne. Il est ainsi devenu le peuple élu.
Moïse lui aussi avait été accouché du milieu des eaux porté par un radeau de branchages qui fait évidemment penser à l’arche de Noë.
L’eau, symbole même du mouvement est la matrice du vivant.
Il surgit toujours des flots du nouveau c’est ainsi que de l’eau baptismale émerge un être neuf.
Le chemin qu’a parcouru le peuple Hébreux durant quarante années l’a construit, ce fut le temps de l’éducation.
Jésus nous meut à son tour sur les traces de Noë, Abraham et Moïse pour nous proposer un cheminement nouveau « je suis le chemin, la vérité et la vie »
La seconde lecture  est tirée de l’évangile de Jean  5 19-29

“Jésus reprit donc la parole, et leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu’il voit faire au Père ; et tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement.
Car le Père aime le Fils, et lui montre tout ce qu’il fait ; et il lui montrera des œuvres plus grandes que celles-ci, afin que vous soyez dans l’étonnement. Car, comme le Père ressuscite les morts et donne la vie, ainsi le Fils donne la vie à qui il veut.
Le Père ne juge personne, mais il a remis tout jugement au Fils, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n’honore pas le Fils n’honore pas le Père qui l’a envoyé.
En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie.
En vérité, en vérité, je vous le dis, l’heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu ; et ceux qui l’auront entendue vivront.
Car, comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d’avoir la vie en lui-même. Et il lui a donné le pouvoir de juger, parce qu’il est Fils de l’homme.
Ne vous étonnez pas de cela ; car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix, (5-28) et en sortiront. (5-29)
 Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement.”

Jésus ne parle pas à un peuple, il parle à chacun d’entre nous.
La patrie, la tribu, le clan, la famille n’attirent pas son attention, si ce n’est pour préciser qu’elles sont très secondes par rapport à la nouvelle entité formée par ses disciples, c’est ce que JC exprime en Mt 10:37-39
   “Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n’est pas digne de moi. Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera.”
La vie éternelle est promise à ceux qui font le bien et ce dès maintenant, ils passent de la mort à la vie sans plus de complication, ceux qui ont fait le mal ressusciteront pour le jugement.
Comme le feu permet de séparer dans un minerai le métal précieux de la gangue, le jugement nettoiera des salissures du mal et restaurera un être neuf.
Songez à la parabole de l’enfant prodigue, enfant sali, coupable et malgré tout restauré dans sa qualité de fils.
Ainsi le message de Jésus, la bonne nouvelle, se différencie radicalement de celui de l’ancien testament.
Ce message concerne l’individu, celui-ci est de toutes façons sauvé par grâce, l’existence terrestre doit être placée sans cesse dans l’optique d’une recherche de compréhension inlassable de la volonté de Dieu dévoilée par JC.
Si nous tentons d’appliquer  les prescriptions ainsi présentées par JC, nous sommes rendus vivants. Nous éternisons notre vie.
La troisième lecture est tirée de la première épitre aux Corinthiens, ch. 15 versets 16 à 23.
   “Car si les morts ne ressuscitent point, Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés, et par conséquent aussi ceux qui sont morts en Christ sont perdus. Si c’est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes.
Mais maintenant, Christ est ressuscité des morts, il est les prémices de ceux qui sont morts. Car, puisque la mort est venue par un homme, c’est aussi par un homme qu’est venue la résurrection des morts. Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ, mais chacun en son rang. Christ comme prémices, puis ceux qui appartiennent à Christ, lors de son avènement.”

Ce texte illustre bien la pensée de Paul et sa théologie.
La figure mythique d’Adam  est celle d’un homme créé imparfait.
Cet homme, que nous sommes tous, est incapables de faire le bien par lui même, mais il est rendu apte à surmonter cette infirmité par un homme parfait, le nouvel Adam qu’est JC.
JC est parfait, c’est le modèle qui est l’illustration de la vérité, il est homme mais Dieu aussi car il a accès à l’arbre de vie du paradis. Il nous permet d’atteindre par l’esprit à la vérité de Dieu et à la vie pour laquelle nous sommes initialement conçus.
Dans notre existence souvent ballotée par les tourmentes qui ne manquent jamais, le guide qu’est Jésus est notre recours pour peu que notre porte lui soit ouverte.
N’oublions que rien ne doit entraver notre quête de la vérité.
L’homme est un être social, il s’inscrit dans une chaine de solidarités nécessaires pour assurer le gite, le couvert, l’éducation et la perpétuation de l’espèce.
Toutefois les contingences vitales ne doivent pas mobiliser complètement notre attention.
JC nous le dit : tout cela est second.
L’essentiel est la quête de la vérité sur le chemin où nous guide Jésus.
Sa famille est celle des disciples témoignant de leur appartenance au royaume.
Ce n’est pas superflu de l’affirmer alors que les luttes entre factions,  religions  ravagent notre monde.
L’émergence de l’idée nationale au 19 me siècle a induit des conflits et des actes de barbarie à la cruauté insensée.
Toutefois une prise en main des problèmes sociétaux par des organisations internationales est encore aujourd’hui une raison d’espérer.
Ces avancées ont été promues pour l’essentiel par des chrétiens dont la ténacité est liée à leur espérance en un monde nouveau fondé sur les valeurs évangéliques.
C’est pourquoi nous ne pouvons rester impassibles devant l’effritement de l’idéal Européen et le dédain qui est de mise vis-à-vis de l’ONU et des organismes mondiaux.
L’ONU n’est pas un machin comme le disait de Gaulle. Il permet de nourrir des millions de réfugiés, de permettre à tous les représentants des nations de s’exprimer et d’œuvrer pour la culture, l’éducation et la protection de la planète ainsi que pour la paix si difficile à instaurer dans un monde ravagé par les marchands d’armes et les dessins avides de malandrins fortunés.
Ces forbans ne reculent devant rien pour enfler leur escarcelle ; mise en coupe réglée des forêts, asservissement de populations entières, diffusion de poisons affectant le vivant et menaçant des espèces de plus en plus nombreuses dont la notre.
Suivre Jésus pour vivre, c’est lutter avec nos moyens pour proposer sans cesse d’autres manières de vivre, d’autres manières de solutionner les conflits, d’autres façons de respecter la vie.
Une vie qui est la perspective du Chrétien, la bonne nouvelle exprimée dans l’apocalypse chapitre  22 versets 1 à 5.
 “Et il me montra un fleuve d’eau de la vie, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l’agneau. Au milieu de la place de la ville et sur les deux bords du fleuve, il y avait un arbre de vie, produisant douze fois des fruits, rendant son fruit chaque mois, et dont les feuilles servaient à la guérison des nations. Il n’y aura plus d’anathème. Le trône de Dieu et de l’agneau sera dans la ville ; ses serviteurs le serviront (22-3) et verront sa face, (22-4) et son nom sera sur leurs fronts. Il n’y aura plus de nuit ; et ils n’auront besoin ni de lampe ni de lumière, parce que le Seigneur Dieu les éclairera. Et ils régneront aux siècles des siècles.”


Nous croyons Seigneur que tu es le chemin, la vérité et la vie. Amen
Jean 14 versets 1 à 12                                      

Pourquoi choisir de prêcher sur un texte de Jean qui déroute, mais enthousiasme, tant il résonne au tréfonds de nous même.
Pour ma part, cette envie d’approfondir les thèmes traités dans ce passage résulte d’une interrogation, de mon  interrogation.
Cette interrogation, c’est aussi celle de  Pilate face à un Jésus refusant de répondre à ses questions en termes compréhensibles par un solide soldat Romain plongé dans la rude réalité des combats de tous ordres.
Pilate exaspéré s’écrie : es-tu oui ou non le roi des juifs ? Et Jésus répond « c’est toi qui dit que je suis roi. Moi si je suis né et si je suis venu dans le monde, c’est pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité entend ma voix ».
Pilate lassé lui dit alors « qu’est ce que la vérité ? ».
Et bien je me suis demandé, comme Pilate, ce que Jésus entendait par l’expression « la vérité ».
En cherchant dans les textes, je me suis aperçu que le mot « vérité » figurait 45 fois dans l’évangile de Jean et seulement deux fois dans les évangiles synoptiques. Paul pour sa part l’utilise à 52 reprises dans ses épitres.  
Bien sûr ce décompte ne tient pas compte de la formule « en vérité » qui émaille tous les évangiles et est utilisée comme le mot amen pour attirer l’attention sur l’importance de ce qui va être dit. C’est en quelque sorte le « oyez oyez braves gens » du garde champêtre battant tambour.
Pour Jean le mot vérité, si souvent employé, est lourd de sens et fait partie de sa catéchèse, il sonne particulièrement bien au chapitre 14, en effet nul chrétien n’ignore ce propos de Jésus proche du slogan
 « C’est moi qui suis le chemin, la vérité et la vie ».
Comment ne pas songer en écho, au texte d’Exode 3 verset 14 ?
 « Dieu dit à Moïse : Je suis celui qui suis. Et il ajouta : C’est ainsi que tu répondras aux enfants d’Israël : Celui qui s’appelle "je suis" m’a envoyé vers vous ».
L’utilisation du verbe être est en accord  profond avec le terme vie, « c’est moi qui suis » dit Jésus tout comme Dieu est «  je suis ».

Comment ne pas être ému lorsque Jésus tout proche du supplice de la croix tente de rassurer des disciples et des foules complètement désorientés, tant par le cours que prennent les événements que par les propos de Jésus.
Lorsque Jésus annonce sa mort,  les foules  juives lui répondent en Jean 12-34 :
 «  Nous nous avons entendu de la loi que le Christ demeure pour toujours, comment donc peux –tu dire toi « il faut que le fils de l’homme soit élevé »
Qui est ce fils de l’homme ? »
Les deux apôtres questionneurs du chapitre 14 sont en phase avec cette interpellation, leurs questions rejoignent celles de ces foules.
 Thomas s’exclame nous ne savons pas où tu vas, comment en saurions nous le chemin et Philippe assène un ordre montre nous le père et cela nous suffit
Jésus ne se fait pas comprendre, il en est terriblement affecté, comme un homme peut l’être par un échec et c’est ce qu’il exprime par cette déchirante exclamation « il y a si longtemps que je suis avec vous et tu ne me connais pas, Philippe ! »
L’injonction  de  Jésus dès le début du texte à savoir « que votre cœur ne se trouble pas. Mettez votre foi en Dieu, mettez votre foi en moi » est vaine.
Les cœurs se troublent et il semblerait que la foi des disciples vacille.
Philippe indique clairement qu’il ne rentre plus  dans les débats portant sur la complexité de la nature de Jésus. Dorénavant il ne veut plus passer par l’intermédiaire de Jésus mais veut directement qu’on lui montre Dieu.
Il ajoute cruellement un « cela suffit » exaspéré.
Quant à Thomas il refuse d’entendre le discours de Jésus sur la place qu’il réserve aux fidèles, car il ne sait pas où va Jésus.
Cette crise de foi des apôtres ne cessera qu’à l’ultime instant précédent l’arrestation du maître. C’est ce qui est  relaté dans le texte de Jean au chapitre 16 versets 25 à 33 :
«  Je vous ai dit tout cela de manière énigmatique, mais l’heure vient où je ne vous parlerai plus de cette manière, mais où je vous annoncerai ouvertement ce qui concerne le père. … je suis sorti du père et je suis venu dans le monde ; tandis qu’à présent je quitte le monde et je vais au père » Ses disciples lui dirent : voici que maintenant tu parles ouvertement et que tu abandonnes tout langage énigmatique ; maintenant nous savons que toi, tu sais toutes choses et que tu n’as nul besoin que quelqu’un t’interroge. C’est bien pourquoi nous croyons que tu es sorti de Dieu.
Jésus leur répondit « Croyez- vous à présent ?
Voici que l’heure vient et maintenant elle est là, où vous serez dispersés, chacun allant de son côté, et vous me laisserez seul : mais je ne suis pas seul, le père est avec moi.
Je vous ai dit tout cela pour qu’en moi vous ayez la paix.
En ce moment vous êtes dans la détresse, mais prenez courage, j’ai vaincu le monde ! ».
Et nous, frères et sœurs, ne sommes nous pas des Thomas ou des Philippe, exaspérés par le monde en dérive sur fonds de malheur, d’injustice, de mépris, de cruauté et d’orgueil?
Notre dépit éclate et nous pousse parfois à fuir au sein de tribus refermées sur elle même ou dans les paradis artificiels que procurent les drogues de toutes sortes, allant de la surconsommation de biens matériels ou culturels à la surconsommation d’alcool, de stupéfiants ou à l’adoption de comportements déviants.
Voyez vous Jésus vivait dans un monde encore plus repoussant que le notre et la phrase prononcée au début de son calvaire « prenez courage j’ai vaincu le monde » prend tout son relief pour nous.
Comment pouvons nous, nous pauvres milliardième d’humanité, vaincre le monde ?
Changez radicalement comme l’ont proclamé Jean le Baptiste puis Jésus.
Le moyen de ce changement est fourni par l’enseignement de Jésus qui nous permet de trouver un  chemin éclairé par la lumière de la vérité ouvrant  à la vie.
Nous sommes des créatures voulues par Dieu individuellement distinctes les unes des autres. Uniques en quelque sorte.
Les chemins, que nous inspirent personnellement le Christ, ne sont pas forcément ceux que suivent nos frères et sœurs, mais comme l’affirme Jésus « il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon père »
Pour emprunter ce chemin de vie il nous faut connaître la vérité.
Le terme traduit en grec par vérité, a en Hébreux plusieurs significations, fidélité, probité, constance, loyauté.
La vérité dont parle Jésus c’est la fidélité de Dieu, sa constance dans le projet qu’il s’est fixé.
Pour découvrir les projets de Dieu il faut passer par la compréhension du message de Jésus.
Il importe pour le chrétien de fuir les chemins de perdition en avançant à la lumière de ce qui est vrai, la paix, l’amour, la joie, le pardon et en fuyant ce qui est tromperie, la noirceur de la violence, de la haine de la tristesse.
Jean ne cesse d’ailleurs d’utiliser l’adjectif vrai, le vrai pain du ciel, le  vrai cep, le seul vrai Dieu.
Comme l’indique le psaume 25 lu comme texte du jour et le Deutéronome au chapitre 32 verset 4
« Dieu est le rocher, ses œuvres sont parfaites car toutes ses voies sont justes, c’est un Dieu fidèle et sans iniquités, il est juste et droit »
Ce Dieu c’est le notre, ce n’est pas une idole ou un Dieu folâtre et inconstant.
Dieu est un rocher il est constitué par la vérité et il a conféré  à Jésus le pouvoir de faire connaître ce fait par la parole, c’est ce que dit Jésus dans Jean 8 versets 31 à 32
« Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples, vous connaîtrez la vérité et la vérité fera de vous des hommes libres »
J’ajouterai pour ma part, la vérité vous fera vivre, car vivre c’est avoir les yeux décillés, c’est se dresser lorsqu’on est abattu, c’est trouver du sens dans son existence.
Ce sont ces signes de vie que les miracles de Jésus relatés par Jean signifient, retrouver la vue, se lever pour cheminer à nouveau.
Sans la vérité constitutive de Dieu nous sommes des morts vivants désorientés.
Contrairement aux révolutionnaires qui proclamaient vouloir  vivre libres ou mourir, Jésus nous dit, vivez libres pour éterniser votre vie.
Mais sachez, comme dit Paul, que dans le cadre de cette liberté inconditionnelle, tout est permis mais tout ne convient pas, les chemins de perdition sont ouverts, mais les chemins de la grâce nous attendent
Vivez libres dès maintenant en recherchant le Dieu  vérité, notre Dieu, à travers Jésus qui nous dit :
« Amen, amen, je vous le dis, celui qui entend ma parole et qui crois celui qui m’a envoyé a la vie éternelle ; il ne vient pas en jugement, il est passé de la mort  à la vie» (jean 5-24).
Un jour un centurion romain qui rendait forcément un culte à l’empereur  de Rome considéré comme Dieu, s’adressa à Jésus en qui il ne voyait à priori qu’un guérisseur.
A aucun moment il n’eut un mot pour le reconnaître comme étant de Dieu. Toutefois il voulait sauver son esclave et lui le chef puissant fit, par amour, une démarche impensable. 
Hors sens, il dit  « Dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri »
Et Jésus s’exclama je n’ai jamais rencontré autant de foi chez un homme et le serviteur fut guéri.
Le centurion mû par une bouffée d’amour s’est fait serviteur de son serviteur, il est devenu  vivant, il a été capable de transcender la morale du monde,  il s’est  positionné sur le chemin de la grâce car la vérité s’est imposée à lui. Ce centurion a probablement saisi l’occasion pour éterniser sa vie en lui donnant un sens nouveau !
Je vous propose de mémoriser ce résumé de la prédication.
Dieu ne peut être appréhendé directement par l’homme, il est énergie, information.
Ce qui le fait exister en nous, c’est le projet qu’il poursuit, cette volonté de transformer le monde créé en s’appuyant sur le vivant.
La vérité dans ce contexte est une part de Dieu rendue accessible aux hommes par le Christ Jésus.
Seigneur tu ouvres à la vie.
Seigneur tu te tiens à la porte et tu frappes et je voudrais tant t’accueillir pleinement malgré mes conditionnements et présupposés car c’est toi qui es le chemin, la vérité et la vie.